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Petites histoires philosophiques (63) .

                    Les ivrognes et le chandelier .

          Un pélerin ayant marché tout le jour , harassé de fatigue et tenaillé par la faim avisa une gargote où il pourrait se sustenter et reprendre un peu de force pour poursuivre son voyage.
Il poussa la porte , dans la pénombre s'enquit d'une table libre  et héla le maître des lieux pour commander son repas .
          Afin de pouvoir faire un peu d'écriture en attendant qu'on lui serve une collation , notre pélerin décida de faire un peu de lumière , et sortit de sa besace un briquet et une bougie ...et un petit chandelier.
          Et c'est ainsi qu'il posa sur le coin de sa table le chandelier  dont le faisceau de lumière se répandit sur un monde de crasse et d'immondices , dans lequel se vautraient cinq ou six ivrognes.

Dérangé par cet éclairage , l'un d'eux , sans doute moins ivre  que  ses compagnons de beuverie , sortit à demi de sa torpeur en grommelant.
Puis, découvrant le visage du pélerin , déformé par les reflets de la lumière ,il se mit à crier au demon , réveillant  cette fois-ci pour de bon , le reste de la troupe .
Et c'est alors que tous , pris d'une sorte de terreur hystérique à la vue de l'inconnu , se mirent à l'injurier .

Une patrouille de la garde royale passant par là  au moment  même  , entendant les bruits du tumulte , s'introduisit dans les lieux , pour constater ce qui se passait .

Le cabaretier interrogé , répondit :
 - Tout se passait bien depuis des mois , il n'y avait jamais de problème......Tout a démarré quand cet homme est arrivé - dit il  , en désignant le pélerin assis tranquillement à sa table .

 - En toute logique c'est donc lui le responsable - conclut le chef de la garde royale .

Et sans plus de façon , ils embarquérent notre homme , menottes aux poignés , afin qu'il soit jugé et condamné pour trouble à l'ordre public .

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Il est parfois dangereux de porter un éclairage trop cru sur les bassesses et la misère humaine .
Ou de perturber la beuverie des hommes qui s'ennivrent du vain .

Je dédie cette histoire aux agents du "Système" qui ont su saboter avec malignité le forum d'OPLF.



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