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Petites histoires philosophiques (68) .

            L'âne et la corde imaginaire .

      Un jeune paysan s'en allait porter sa récolte, qu'il avait chargé sur ses trois ânes, à la ville voisine.
      Après quelques heures de marche, passant prés de la maison d'un vieil oncle, il se dit qu'il serait agréable de faire une petite pause chez ce dernier .
     La maison étant au sommet d'un petit raidillon, il pensa qu'il serait plus simple d'attacher ses trois ânes à un arbre et de monter à pieds . Mais voilà qu'ayant attaché les deux premiers il s'aperçut qu'il avait perdu la longe du troisième .
     Il monta donc jusqu'à la maison avec celui ci, espérant que son oncle pourrait lui prêter une corde pour l'attacher .  Mais malheureusement ce dernier n'avait rien qui put faire office de corde .
     "Comment faire", demanda le jeune paysan ?
     "J'ai bien une idée dit le vieil oncle" , peut être que çà peut fonctionner .
     "Redescends avec ton âne, et fait mine de lui passer une corde autour du cou et de l'attacher à un arbre avec ses congénéres . Ayant l'habitude d'être attaché ainsi il ne se rendra compte de rien et se croira attaché comme les autres comme d'habitude".
     Ainsi fut fait, et notre jeune paysan prit tout son temps pour profiter de l'hospitalité de son oncle.
      Quelque temps plus tard , s'avisant qu'il était l'heure de se remettre en chemin, il s'en alla retrouver ses trois ânes, et comme l'avait prévu le vieil oncle, le troisième ne s'étant pas aperçu du subterfuge était toujours là .
     Le jeune homme ayant détaché ses deux ânes décida de se remettre en route, mais voilà que le troisième refusait de faire un pas....et rien n'y fit.
     Le jeune homme hêla son oncle, et lui dit : "Je n'y comprends rien, il refuse obstinément d'avancer".
     "L'as tu détaché", demanda l'oncle ?
     " Mais tu sais bien qu'il ne l'était pas." dit son neveu !
     " Moi je le sais , mais lui ne le sais pas ." dit l'oncle .
     Alors le jeune paysan fit mine d'enlever la corde imaginaire, et notre âne se croyant libéré, accepta de poursuivre la route .


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     Gardez vous de rire de ce pauvre âne, car rare sont ceux d'entre nous que n'entravent pas quelques cordes imaginaires .
     Et mieux encore, certaines de ces cordes nous rassurent en semblant nous protéger de dangers totalement illusoires .

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