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Petites histoires philosophiques (74).

                    De la victimisation et de ses conséquences !

     Dans un petit village il y avait une famille qui avait  été victime d'une grave erreur. On avait emprisonné et torturé ses membres pour des faits qu'ils n'avaient pas commis. Heureusement pour elle, un jour son innocence dans cette affaire fut reconnue et elle fut libérée avec les plus plates excuses de la part des autorités.
    Seulement, à partir de ce jour, cette famille, qui n'était ni pire ni meilleure que les autres, se mit à exploiter ce préjudice en culpabilisant systématiquement les autres habitants. Chaque fois qu'elle, ou un des ses membres, étaient mis en cause pour quelque comportement aussi peu honorable que ce soit. Elle ne manquait pas de rappeler l'injustice dont elle avait été l'objet, en des termes désobligeants pour leurs accusateurs. Disant qu'ils étaient de la race des bourreaux et des persécuteurs de leur famille. Tant et si bien que plus personne n'osait s'en prendre à eux ouvertement. Quelques uns excédés par cette situation exprimaient épisodiquement leur colère dans l'ombre et de façon anonyme, par des injures écrites sur leur maison et des déprédations faites la nuit sur leur bien. Alors toute la famille s'offusquait à grands cris, rappelant une fois encore le préjudice qu'elle avait subi, exigeant des excuses officielles des autorités locales..ce qui du coup faisait encore augmenter la rancoeur des autres habitants à son égard.
Ainsi de jour en jour une sourde tension, ne trouvant pas à s'exprimer, montait de plus en plus à leur encontre dans le village.
     Hors voici qu'un jour on s'aperçoit que les greniers à blé sont quasiment vides, et que du coup la disette menace. Les habitants se réunissent pour évoquer le problème et essayer d'y trouver des solutions et aussi des raisons.  C'est à ce moment, qu'au milieu de l'assemblée un homme marmonne dans ses moustaches: "C'est surement encore cette  famille de voleurs qui a pris le grain, ce sont eux qui gardent les greniers !" Mais son voisin l'ayant entendu, à son tour reprend la phrase un peu plus fort. Puis d'autres la répètent en coeur : " Ce sont eux les coupables." La tension trop longtemps contenue se libére, laissant la rancoeur s'exprimer en un souffle de haine.
     On entend alors des cris : "Qu'on nous débarasse de cette vermine!" "A mort, les voleurs!". Puis se saisissant de bâtons et de cordes les hommes s'en vont en hurlant de rage vers la maison de ceux que la rancoeur vient de condamner, afin que  "justice" soit faite.

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     Les choses sont ainsi, que ce qui ne peut s'exprimer au fur et à mesure des justes raisons, le sera un jour de façon impromptue et violente, pour un prétexte peut être fallacieux .
     C'est l'éternelle histoire de la cocotte minute, qui lorsque sa soupape de sécurité est bouchée, monte en pression jusqu'à son explosion.                                                                                                                                                                                  


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