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De la victimisation et de ses conséquences !
Dans un petit village il y avait une famille qui
avait été victime d'une grave erreur. On avait emprisonné et
torturé ses membres pour des faits qu'ils n'avaient pas commis.
Heureusement pour elle, un jour son innocence dans cette affaire fut
reconnue et elle fut libérée avec les plus plates excuses de la part
des autorités.
Seulement, à partir de ce jour, cette famille, qui n'était ni pire ni
meilleure que les autres, se mit à exploiter ce préjudice en
culpabilisant systématiquement les autres habitants. Chaque fois
qu'elle, ou un des ses membres, étaient mis en cause pour quelque
comportement aussi peu honorable que ce soit. Elle ne manquait pas de
rappeler l'injustice dont elle avait été l'objet, en des termes
désobligeants pour leurs accusateurs. Disant qu'ils étaient de la race
des bourreaux et des persécuteurs de leur famille. Tant et si bien que
plus personne n'osait s'en prendre à eux ouvertement. Quelques uns
excédés par cette situation exprimaient épisodiquement leur colère dans
l'ombre et de façon anonyme, par des injures écrites sur leur maison et
des déprédations faites la nuit sur leur bien. Alors toute la famille
s'offusquait à grands cris, rappelant une fois encore le préjudice
qu'elle avait subi, exigeant des excuses officielles des autorités
locales..ce qui du coup faisait encore augmenter la rancoeur des autres
habitants à son égard. Ainsi de jour en jour une sourde tension, ne trouvant pas à s'exprimer, montait de plus en plus à leur encontre dans le village.
Hors voici qu'un jour on s'aperçoit que les greniers à blé sont
quasiment vides, et que du coup la disette menace. Les habitants se
réunissent pour évoquer le problème et essayer d'y trouver des
solutions et aussi des raisons. C'est à ce moment, qu'au milieu
de l'assemblée un homme marmonne dans ses moustaches: "C'est surement
encore cette famille de voleurs qui a pris le grain, ce sont eux
qui gardent les greniers !" Mais son voisin l'ayant entendu, à son tour
reprend la phrase un peu plus fort. Puis d'autres la répètent en coeur
: " Ce sont eux les coupables." La tension trop longtemps contenue se
libére, laissant la rancoeur s'exprimer en un souffle de haine.
On entend alors des cris : "Qu'on nous débarasse de cette vermine!" "A
mort, les voleurs!". Puis se saisissant de bâtons et de cordes les
hommes s'en vont en hurlant de rage vers la maison de ceux que la
rancoeur vient de condamner, afin que "justice" soit faite.
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Les choses sont ainsi, que ce qui ne peut s'exprimer au
fur et à mesure des justes raisons, le sera un jour de façon impromptue
et violente, pour un prétexte peut être fallacieux .
C'est l'éternelle histoire de la cocotte minute, qui
lorsque sa soupape de sécurité est bouchée, monte en pression jusqu'à
son explosion.
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