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De la perte de l'Unité !
Quand, il y a vingt ans, Martine avait rencontré Gérard,
cela avait été l'évidence. L'un était fait pour l'autre, en tout et
pour tout, l'unité était parfaite. Chacun savait, sentait les besoins
de l'autre, les respectait et même les anticipait. Cela
était, vu de l'extérieur, si fusionnel, que même les proches ne
savaient plus distinguer ce qui par essence venait d'elle ou de lui.
Puis au fil du temps, sans que l'on sache pourquoi,
insidieusement, chacun s'isola en lui même, chacun ne pensa plus et ne
vécut plus que pour lui même... l'unité, la symbiose, étaient rompues
et chacun prenait des décisions sans consulter ni en avertir l'autre,
sans se soucier de ce qu'il pouvait en penser.
Hors un jour Martine fit un important héritage. Elle se dit qu'il
serait bon de consacrer une partie de cet apport financier à faire des
travaux dans la maison pour enfin faire les importants
aménagements de confort dont elle rêvait depuis si longtemps, et
auxquels elle avait dû renoncer jusqu'alors, faute d'avoir les
ressources suffisantes à leur réalisation.
Gérard s'étant alors absenté pour quelques semaines, accaparé par
ses activités professionnelles, Martine ne jugea pas opportun de
l'informer de sa décision ... il les constaterait par lui-même quand il
rentrerait. De toute façon l'entretien de la maison était depuis longtemps le cadet de ses soucis. Cependant il se trouva que Gérard rentra
beaucoup plus tôt que prévu, et que, lorsqu'il arriva chez lui les
ouvriers n'en étaient qu'à la phase démolition. Il fut stupéfait de
voir des hommes qu'il ne connaissait pas chez lui en train de casser
des cloisons. Plutôt que de penser qu'il s'agissait d'ouvriers
commandités pour faire des rénovations, il s'imagina qu'il venait de
surprendre des cambrioleurs en train de chercher son coffre-fort.
Sans plus réfléchir il avertit les gendarmes. Ceux ci
espérant prendre les malfras la main dans le sac, et ainsi redorer un
peu leur blason, terni par une succession de cambriolages irrésolus,
envoyérent à l'adresse indiquée, deux escouades de chocs armées
jusqu'aux dents. Quand les forces de l'ordre
arrivérent sur place, elles firent à peine les sommations d'usages et
passérent aussitôt à l'attaque. Les ouvriers agressés, ne sachant pas
pourquoi, se défendirent comme ils purent, à coup de de marteaux, de
pelles, et de tout ce qui leur tombait sous la main et pouvant se
transformer en armes défensives.... ce fut un carnage.
Finalement la maison s'embrasa, et quand à leur tour les pompiers
arrivérent sur les lieux, la maison n'était plus qu'une ruine.
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Ce récit est une allégorie de ce qui peut advenir du corps
humain, quand tous les "composants" de ce qui fait un homme, agissent
et raisonnent indépendemment les uns des autres . Des travaux sont effectués spontanément dans le corps, quand la ressource énergétique le permet.
La phase de réparation est toujours précédée par une sorte
d'activité de démolition, qu'on appelle communément "maladie". La
maladie n'est pas à proprement parlée une agression, c'est simplement
une étape incontournable de la guérison. Quand
l'harmonie et l'unité de l'Etre sont perdues, la maladie est perçue
comme une simple agression qui doit être combattue par tous les moyens,
même au risque de détruire le corps lui-même (la maison).
Le tour de force de la médecine occidentale consiste donc à
entraver le processus naturel de réparation, par des "interventions
guerrières" (soins et médications), qui dans l'idéal (des lobbies
médico-pharmaceutiques), condamnent l'homme à la maladie chronique ...
celle que l'on soigne à vie, sans jamais pouvoir la guérir.
Le comble de la science médicale se réalise, quand le
"malade" meurt "guéri" de sa "maladie". Mais le comble du comble se
produit, quand le "malade" meurt "guéri", d'une "maladie" qu'il n'avait
pas .... ce qui est assez fréquent en cancérologie.
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