Retour à l'accueil. Petites histoires philosophiques (87).                    Les deux handicapés       Dans un village, au milieu de la forêt, vivaient deux handicapés . L'un, un homme qui s'appelait Luc, était aveugle, l'autre, une femme qui s'appelait Paule, n'avait pas de jambes.      Tous deux étaient nés ainsi, et s'étaient donc, tant bien que mal, adaptés à leurs conditions physiques.      Cependant, la vie étant rude, ils avaient tous deux recours à la charité des autres habitants du village, pour subvenir pleinement à leurs besoins vitaux .      Ce simple fait, les conduisit à se hair réciproquement, car bien sur, la charité que l'on faisait à l'un, était autant de perdu pour l'autre . Ils se querellaient constamment, encouragés en cela par les habitants du village, qui s'amusaient de leurs disputes vaines et ridicules.      Or un jour, un incendie se déclara dans le village, avec une vigeur et une soudaineté telle que tous les villageois s'enfuirent en toute hâte, abandonnant tout sur place, et oubliant même nos deux handicapés.      Je n'y vois rien dit Luc, je ne sais par ou m'enfuir, je vais griller sur place comme un cochon en broche . Sauve toi, toi qui voit, dit il à Paule.     Espèce d'imbécile, lui rétorqua Paule, tu sais bien que je n'ai pas de jambes .     J'ai des jambes dit Luc, et moi j'ai des yeux pour voir dit Paule. A nous deux nous pourrions nous en sortir dirent ils en coeur.     Luc pris alors Paule sur ses épaules, il était ses jambes, elle était ses yeux .     Luc était brave et fort, Paule était vigilante et vive d'esprit. Fais attention devant, un tronc d'arbre, tourne sur la droite, va à gauche ... Luc trébuchait parfois, mais toujours se relevait et reprenait sa course . Les flammes semblaient les poursuivre, comme un être malfaisant, elles tentaient de leurs barrer le chemin, alors Luc fonçait dans les flammes, encouragé et guidé par Paule, pour les dépasser enfin , insensible aux morsures brûlantes de ce dragon infernal .      Finalement au prix d'efforts incroyables ils se retrouvérent enfin en lieu sûr .     Alors Luc descendit sa cavalière de sur ses épaules et tous les deux s'étreignirent . Ils restèrent longtemps ainsi, dans les bras l'un de l'autre ... en sanglotant .      Mais ne vous y trompez pas, ce n'est pas la peur qui les faisait pleurer ainsi, ni la fatigue, ni même la douleur. Non, ce qui créait chez eux cette émotion, c'est ce sentiment unique, qui seul donne un sens à toute vie, qu'ils venaient de découvrir, et qu'on appelle communément l'Amour .      A partir de ce jour, nos deux amoureux ne se quittèrent plus jamais. Ils ouvrirent ensemble un petit commerce ... elle était les yeux, il était les jambes, toujours riants, toujours chantants. Pour sûr, jamais il n'y eu au monde d'amoureux plus heureux que ces deux là . oooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo      Cette histoire est bien sûr une allégorie, et rien ne vous dispense d'y réfléchir. Cependant, si à sa lecture vous avez ressenti un petit pincement au coeur, c'est que d'une certaine façon vous avez déja compris l'essentiel .                   Menu .